Avec plus de 6 paires par an et par habitant, les Français font partie des plus grands consommateurs de chaussures et de sneakers dans le monde. Pour répondre à cette demande croissante, les marques et les créateurs redoublent d’efforts pour créer de nouveaux modèles chaque saison. Mais ce mode de production engendre différentes problématiques pour la planète, notamment au niveau de l’empreinte carbone et de la consommation d’eau. Tour d’horizon de l’impact environnemental des sneakers.
Une production qui explose
L’engouement grandissant autour des sneakers pousse les marques à constamment créer de nouveaux modèles, de tous les styles et pour tous les budgets. Il est aujourd’hui possible de se procurer une nouvelle paire de sneakers à partir de seulement 50 € comme pour plusieurs centaines d’euros. Ainsi, la production mondiale de chaussures dépasse actuellement les 20 milliards de paires chaque année. Cette tendance nous permet de constater une évolution importante du marché mondial des sneakers, évalué à plus de 90 milliards d’euros d’ici 2025 contre près de 55 milliards d’euros en 2016.
Pour répondre à la demande d’un marché qui ne cesse de croître, la production de sneakers consomme de plus en plus d’énergie et de matières premières. Comme les baskets doivent être à la fois confortables et assez robustes pour supporter un usage intensif, les producteurs se ruent vers des matières de moins en moins naturelles. Ces dernières sont plus performantes et moins coûteuses, elles rendent les sneakers plus confortables, plus légères et plus abordables pour les consommateurs, mais à quel prix ?
Des conséquences catastrophiques
Cette course à la nouveauté et à la performance a un impact environnemental négatif très important, et pour cause, le processus de fabrication d’une nouvelle paire de sneakers demande l’utilisation de 8 000 litres d’eau en moyenne et consomme environ 14 kg de CO2.
La production de sneakers est responsable à elle seule de 1,4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Cette constatation est plus qu’alarmante puisqu’en comparaison, le transport aérien produit 2,5 % de toutes ces émissions ! En France, l’émission de dioxyde de carbone par les sneakers mises sur le marché en 2020 représente l’équivalent de celui d’un Boeing 777 ayant effectué 4 200 allers et retours entre Paris et New York.
Même si la conception se fait en Europe, les grandes marques délocalisent généralement leur production en Asie, principalement au Vietnam, en Chine ou en Inde. Le transport de ces paires vers les autres continents est évidemment un problème, pourtant, ce n’est pas le principal.
La problématique de leur fin de vie
De nos jours, une paire de sneakers peut comporter jusqu’à 10 types de plastiques différents, généralement dérivés du pétrole, mais également d’autres matières comme du cuir et des tissus naturels ou synthétiques. Ce sont ces différentes sortes de plastiques et les matières premières que l’industrie de la chaussure dévore qui polluent le plus.
Une fois arrivées en fin de vie, les consommateurs ont plutôt tendance à jeter leurs paires à la poubelle, qui termineront ensuite incinérées ou pire, abandonnées à la décharge. Les éléments polluants présents dans ces chaussures finissent donc par se répandre dans l’air ou s’infiltrer dans le sol, affectant ainsi l’écosystème qui les entoure. Sans compter qu’il ne faut pas moins de 40 ans pour qu’une seule paire de sneakers se décompose et cette durée s’allonge en fonction de ses matériaux de fabrication.
Même si plusieurs marques entreprennent différentes démarches afin de réduire l’exploitation des ressources naturelles pendant la phase de production, la fin de vie des sneakers représente un enjeu tout aussi important pour l’environnement. De nos jours, la filière du recyclage prend de plus en plus d’ampleur dans le marché de la mode, mais ce n'est pas un procédé facile. Compte tenu de la présence de produits chimiques et de substances dangereuses, principalement dans les semelles, donner une seconde vie à ces paires de chaussures s'avère assez complexe.
Comment changer les choses ?
La solution doit donc se concentrer autre part. Raison pour laquelle les consommateurs sont amenés à repenser leur mode de consommation pour une alternative plus durable. Ainsi, privilégier les marques qui proposent des modèles fabriqués à partir de procédés plus éthiques et éco-responsables devient une nécessité. Le marché des sneakers constate l’émergence de nouvelles entreprises respectueuses de l’environnement et de la biodiversité qui choisit des matières naturelles et des méthodes de fabrication plus responsables. À cela s’ajoute l’utilisation de l’énergie renouvelable dans la production tout en mettant en œuvre une démarche de réduction du gaspillage et du bilan carbone.
Se tourner vers des modèles de sneakers qui privilégient une démarche écologique permet donc de contribuer à une consommation responsable. Mais ce n’est pas la seule solution : avant d’acheter une nouvelle paire, pensez déjà aux vôtres ! L’entretien de ses sneakers et la préservation de leur état permettent de s’inscrire dans une démarche encore plus respectueuse de l’environnement. Ces pratiques permettent, entre autres, de prolonger la durée de vie de vos compagnons de marche et de consommer moins tout en privilégiant l’économie circulaire. Les paires de sneakers les plus responsables sont donc celles que vous possédez déjà !